Le Cycle des Cieux, Tome 2 : Le Fitzarch pénitent by Allyps | World Anvil Manuscripts | World Anvil

Chapitre 10

922 0 0

Quand la lumière fut, le feu envahit l’univers. Il lécha sans douleur la peau mate de Michaël pour en extraire le moindre grain d’impureté. La litanie des séraphins reprit. Elle s’éleva vers les hauteurs de la cathédrale, autour du serpent blanc et sous le dôme du transept du Jugement. Mais aussi dans la nef principale, entre ses colonnes de marbre blanc et de mercure, sous ses voûtes perchées si haut que des nuages les cachaient. Les voix résonnèrent tant que tous les élohim présents dans l’édifice auraient juré qu’elles était remontées jusqu’au trône d’EL, au sommet absolu des Royaumes des Cieux. Mais alors qu’il enchantait les élohim et peut-être même leur dieu détruit, ce chant s’écrasa violemment sur les halos des pénitents, pour emporter leurs esprits dans un tourbillon qui grondait d’une fureur terrifiante. Dans un réflexe de survie, Michaël leva son regard. El retrouva les yeux perçants du serpent blanc, et s’y accrocha éperdument.

“Nous sommes les gardiens du Créateur

Son corps nous reconstruisons

Son âme nous recomposons

Sa Création nous gardons en son nom

Porteur de Lumière, que ton feu expurge nos vices

Pour que nous servions de nouveau le Grand Dessein”

Gardant un fragment d’individualité, Michaël fit sa propre prière. El n’était pas poète, mais el fit de son mieux :

Porteur de Lumière, protège mon esprit, garde le intact

Pour que je me souvienne de toi, de ta voix, de tes actes

Porteur de Lumière, fait une force de mon chagrin

Pour que mon combat contre les ténèbres ait un lendemain

Au bout d’un moment, la lumière du feu des séraphins devint si forte qu’el plongea l’univers dans une blancheur infinie. Puis leurs voix grondantes noyèrent tous les échos de la cathédrale, même le chant et la litanie. L’esprit de Michaël se délecta de ce calme. Le grondement qui persistait était doux, ronflant. Il variait, allait et venait. Mais son intensité montait. Quand soudain :

— Ah !

Les pieds de Michaël furent submergés sous les flots. L’écume éclaboussa ses mollets alors que le liquide froid le gelait sur place. El sonda la blancheur. A ses pieds, el perçu un reflet, un clapotis, un son mousseux. L’océan ? se demanda-t-el. Brenna allait-el réapparaitre ? Michaël frissonna. Bientôt, le liquide froid monta sur ses cuisses et envoya un air gelé dans ses narines. Soudain, il s’en fut de la blancheur infinie. Dans un jet monumental, un être noir sortit le l’océan, s’élevant dans l’univers. Un grand serpent, gonflé de feu. Il fondit sur Michaël la gueule grande ouverte. Il planta ses crocs en el et le déchira en deux, puis en quatre, en six. El finit en mille morceaux. Ce fut pire que d’être mâché par un démon sur le ciel de bataille, pire qu’être arraché à ceux qu’on voulait sauver, pire encore que la frappe de Nukvah. Pour la première fois de sa vie, Michaël ressentit une douleur absolue.

— Porteur de Lumière ? Maman ? Raphaël ? Quelqu’un ? A l’aide ! pleura-t-el en vain.

— Soumet toi, gronda une voix gonflée d’abominables ténèbres.

Michaël, dévoré mais pas avalé, finit éparpillé en petits fragments de lumière mauves qui flottèrent sur l’océan blanc. Le jeune prince s’observa, sans comprendre comment. Dans ces fragments mauves, el reconnu la lumière de son père, le Grand Architecte. Mais soudain, d’autres fragments giclèrent sous la dent de Burrhus. Ils n’étaient pas comme les autres. Ils étaient orange, très lumineux, presque aveuglants même pour un éloha. D’où venaient-ils ? Était-ce la graine des vertus que le Grand Architecte avait plantée dans le ventre d’Ophélia ? C’était le plus probable mais Michaël ne le croyait pas. El les sentit étrangers, différents de la marque de Sandalphon qu’el avait vu dans tant de ses camarades vertus. D'où venaient-ils ? Oh peu importait. Ils faisaient partie de l'âme de Michaël, et le jeune Fitzarch refusa de s'en séparer. 

— Rendez-les moi ! exigea-t-el.

— Renonce à l’orgueil, dit alors Burrhus. Sépare-toi de cette partie de toi qui t’as fait atterrir ici. Renonce à la voix et tu ne souffriras plus”

Michaël lui tint tête malgré la torture. El n’était plus qu’un amas de bulles éparpillées, mais el lutta pour récupérer ses fragments volés. El fondit sur le séraphin. Burrhus, toujours sous sa forme apocalyptique de serpent enflammé, le repoussa sans difficultés. Morsure après morsure, el finit par voler tous les fragments orange. Michaël se dégonfla. El sentit son espoir et sa volonté disparaître. 

Les attaques cessèrent. 

Après une plongée qui sembla durer des siècles, Michaël se retrouva seul. Un chagrin immense l’engloutit, si bien qu’el se dissolu presque. Ne serait-ce pas la meilleure chose après tout ? Dans la mort, el ne souffrirai plus. Michaël se replia sur lui-même, prêt à se laisser partir. 

“Nous sommes les gardiens du Créateur

Son corps nous reconstruisons

Son âme nous recomposons

Sa Création nous gardons en son nom

Porteur de Lumière, que ton feu expurge nos vices

Pour que nous servions de nouveau le Grand Dessein”

☿ Encore ?! Je ne veux plus de ça tu m’entends bien ?!

 Michaël pleura.

“Porteur de Lumière, rends-moi la force de vivre

Pour servir un autre jour l’archange Raphaël

Porteur de Lumière, donne-moi de la chance pour ce qui va suivre

Que je retrouve ma vie auprès des nobl’ailes”

Soudain, l’océan blanc se mit à vibrer. Le lait qui le composait se retira et se dressa de part et d’autre de Michaël, laissant à ses pieds un fond de sable soyeux, noir comme l’abîme. Ses pieds… oui el avait retrouvé son corps, intact. Le sable s’éleva soudain dans un tourbillon pour former une silhouette familière. Dès qu’el le reconnu, Michaël se jeta sur lui.

— Awww, awww, chuuut, ça va aller, dit Raphaël en ramassant le petit éloha.

El le prit dans ses bras et le berça doucement. Lorsque Michaël ouvrit les yeux, el vit son archange s’élever dans les airs. Du bout de ses doigts délicats, el emporta le sable et le manipula pour former un nouvel univers. Des murs de mercure, des vitraux multicolores, d'immenses cristaux de lumière. 

— Fiouuuu. Eeeeeh. Fiou ! Eeeeh !

Auprès d'el, Michaël entendit des respirations fortes. Ses propres cœurs battaient, son propre souffle luttait. Ses pieds recevaient des chocs. El marchait ! Sur un tapis de course fait de cristal et d'ichor. L’appareil luisait d'une lumière chaude qui remontait dans le corps du jeune prince pour le renforcer. Kokabiel et Constantiel étaient à côté. Els aussi faisaient de l'exercice. Devant les autres, Raphaël, vêtu uniquement d'un petit pagne, courrait lui aussi sur un tapis roulant adapté à sa grande taille. 

— Aller les gars ! On accélère ! clama-t-el. 

Kokabiel gémit. Dans son ensemble de sport multicolore, avec sa queue de cheval et ses ongles parfaitement peints. El était venu bien beau, mais maintenant l'effort déformait son visage. Constantiel portait quant à el un ensemble doré, évidemment. El courrait très vite et son expression restait comme souvent impassible. Michaël lui, couru de plus en plus vite. El voulait atteindre Raphaël plus que n'importe qui. Le retrouver. Faire la paix. 

Michaël couru tant qu'el quitta la salle de sport. Poursuivant toujours Raphaël, el arriva dans un grand jardin, avec des arbres gorgés de fruits orange, enveloppés dans un vent d'automne doux. Partout, de jeunes élohim chantaient et dansaient. Le nom de Kokabiel résonnait partout.

"Joyeux anniversaire Kokabiel ! Joyeux anniversaire Kokabiel ! Né lors de la fête des Oranges ! Vrai fils du Royaume de la Gloire !"

Michaël déploya ses ailes.

— Un, deux, trois, Ein Sof ! s’exclama Raphaël en se retournant. Kokabiel ! Je t’ai vu ! Ouste, ouste.

Michaël resta immobile, suspendu dans les airs. Derrière el, el entendit Kokabiel jurer, puis ses ailes battre lorsqu’el s’envola pour quitter le terrain de jeu en criant.

— Bon d'accord tu peux rester ! Quelle idée de perdre le jour de ton anniversaire petit frère ! s'exclama Raphaël avant de refaire face au mur. Aller ! Un, deux, trois, Ein Sof ! dit-el de nouveau.

Michaël s’immobilisa de justesse en serrant fort les dents. Tout tremblant d’excitation, el réalisa qu’el n’était plus qu’à quelques battements d’ailes de la ligne d’arrivée. Lorsque Raphaël se retourna encore une fois, el fondit sur lui et s’agrippa à ses jambes.

— J’ai gagné ! cria la jeune vertu ! J’ai gagné !

Ravi, l’archange se pencha sur l’enfant et le souleva dans les airs, célébrant avec el.

— Bravo Michaël ! Bravo !

Perché sur les épaules de son mentor, la jeune vertu domina le grand jardin du gynécée et ses milliers d’enfants ailés, qui l’acclamèrent de leurs petites voix. Brenna était présent, célébrant avec d'autres Fitzarch la victoire de leur petit-frère. Constantiel approcha et posa une couronne de fleurs sur la tête de Michaël. L'enfant se tourna finalement vers son mentor.

— Il faut que je te parle de quelque chose, dit-el.

Raphaël lui sourit et demanda :

— Quoi donc ?

— Il y a eu de la corruption à Sicad. Le séraphin Burrhus…

— Un, deux, trois…

Soudain, la cour fut plongée dans le noir. Michaël leva les yeux et vit qu’Ein Sof avait disparu des cieux. El cria. Sa voix résonna comme dans un vaste espace, remplit de ténèbres. Autour d’el, les enfants crièrent à leur tour.

— Michaël ! rugit soudain Raphaël au loin.

Sa voix, transie de colère, était surtout portée par un effroi désespéré. Michaël chercha son mentor dans l’obscurité.

— Non ! cria-t-el. Ne t’occupe pas de moi ! Va chercher Kokabiel. Le filet a arraché son bras et j’ai peur que ses ailes aussi soient…

— Renonce à l’orgueil, gronda Burrhus. Sépare-toi de la flamme rebelle qui te pousse vers la souffrance et la solitude. Demande pardon à ton archange.

— Nakirée ! appela Michaël, si absorbé qu’el ne remarqua pas la voix du séraphin. Je viens te chercher tiens bon !

— GRAHH !

Raphaël surgit soudain devant Michaël. Son visage, illuminé par son halo pailleté, était déchiré par une fureur abyssale. L’archange ouvrit grand la bouche et cracha une pure lumière blanche dans l’univers noir. Ses yeux gris éclatèrent en mille éclats de verre. Michaël hurla. El agrippa le visage de son mentor et le tira. Sa peau noircie s’arracha, révélant la vérité. 

— Cesse donc ! gronda Burrhus en grimaçant. Redevient l’enfant d’EL ! L’enfant de Raphaël ! Et tu seras libre.

— Burrhus ? Qu’est-ce que vous êtes en train de me faire ? cracha Michaël. 

— Nous voulons te libérer. Pourquoi reviens-tu à la souffrance alors que la miséricorde d’EL n’attend que toi ?

— Je fais face à la souffrance que personne ne veut voir. Celle des peupl’ailes, celle des élohim que je sers.

— Tu dois servir EL

— J’ai vu la corruption qui a tué des milliers d’élohim sur Sicad ! Je servirai EL en la combattant et en vengeant les gardiens !

— EL a donné cette tâche aux séraphins inquisiteurs. Ton devoir de vertu est auprès de ton archange seulement. Tu lui dois obéissance absolue.

☿ — Prends garde mon enfant, dit alors Michaël d’une toute autre voix. Je suis toujours là. Et je me souviens des derniers mots de Nakirée…

A ces paroles, Burrhus redevint le serpent noir. El revint attaquer Michaël, le réduisant encore en petits fragments, le déchirant, l’explosant, dans une douleur indicible. Michaël replongea dans l’océan blanc et infini. Encore une fois, el défendit les fragments orange de son âme, qui contenaient sa volonté, le feu de sa vivacité. 

Heureusement, au bout d’un supplice infini, la vertu se trouva si désintégré qu’el ne sentit plus rien. El perdit toute notion du temps et de l'espace. El devint une nuée de petites bulles effervescentes, pétillant sur l’écume. El se laissa bercer par les vagues, ferma les yeux. El patienta.

“Nous sommes les gardiens du Créateur

Son corps nous reconstruisons

Son âme nous recomposons

Sa Création nous gardons en son nom

Porteur de Lumière, que ton feu expurge nos vices

Pour que nous servions de nouveau le Grand Dessein”

Un temps incalculable passa. La lune se leva sur l’océan infini. Deux élohim aux silhouettes floues étaient assis dessus. Michaël les vit, sans avoir la conscience nécessaire pour les identifier, les appeler, ou même se rendre compte de leur simple existence. 

— Seuls ses yeux nous voient, souffla Siriniel en retenant un agacement prononcé. Sa conscience est atomisée. Nous n’avons rien à faire ici. 

— Mon domaine n’est pas celui de la conscience, dit Brenna. Je ne suis pas arrivé à la tête de HodArch simplement en dérangeant les élohim dans leur sommeil.

Siriniel se tut, intimidé, alors que Brenna se mit à tisser des filets de lumières très fins, qu’el jeta sur l’océan. Malgré leur légèreté, ces filets coulèrent. Ils capturèrent des corps d’élohim inanimés, qui passèrent juste sous la surface. Celui d’un chérubin jaillit. Ses centaines d’yeux sortirent de leurs orbites et envahirent les flots. 

Puis la lune se coucha, laissant place au soleil et au feu. L’esprit de Michaël commença doucement à se recomposer. Quelques souvenirs revinrent, mais très vite, un seul s’imposa. 

Nakirée. 

Après des siècles, le chérubin apparut à Michaël. El avait les yeux fermés et creux, sa peau était pâle et froide. Mais son expression était sereine. Michaël lui envoya une prière.

Nakirée, gardien de Sicad, martyre d’EL

Héros chérubin, fils du Saint Psychopompe

Tu es la source de mon réconfort, car ton âme j’ai envoyé au berceau

Dans l’espoir d’un jour la retrouver auprès de moi

 

Nakirée, gardien de Sicad, martyre d’EL

Tes yeux par centaine ont vu la vie et la mort

Ils ont vu dans l’ombre les secrets cachés entre les fils de la Création

Dans les rangs des enfants d’EL, une vile corruption

 

Nakirée, gardien de Sicad, martyre d’EL

Fais-moi voir les dangers qui s’amassent à l’horizon

Recouvre mes ailes de tes yeux

Pour voir la vérité

— Ha ha ha ha ha ha ha ha ha.

Furibond, Michaël rugit :

— Quoi ? Quoi ?! De quoi ris tu, monstre ?

— Ne crains-tu plus la douleur, enfant d’EL ?

— Je survivrai à ta torture.

— Oh, de l’espoir, je vois.

— Oui, de l'espoir.  Car j'ai envoyé les âmes des gardiens dans le berceau. EL est servi, et EL sauvera mon âme de ta corruption.

— Sais-tu que si tu n’avais pas fait sortir les gardiens de Sicad de leur monolithe, els seraient encore en vie ?

— Hein ? 

— Les monolithes sont assez puissants pour protéger leurs habitants, même d’une frappe de partzuf.

— Mensonges !

— Ha ha !

— Mensonges ! Mensonges ! Mensonges ! Mensonges !

Michaël s’emporta dans une rage enflammée. Son être parcellé, son esprit et son corps se rassemblèrent à la surface de l’océan blanc. Des centaines d’yeux se posèrent sur ses membres, sur ses ailes. La prière à Nakirée avait payé ! Depuis le Berceau où el reposait, el envoya à Michaël sa bénédiction. La jeune vertu retrouva la vue et se saisit du pouvoir de la Clairvoyance, don normalement réservé à la troisième hiérarchie.

Grâce à la Clairvoyance, Michaël vit la blancheur infinie s’effacer pour laisser place à une coupole de marbre noir, duquel descendait un dragon de marbre blanc, aux yeux de feu. La litanie des pénitents résonna comme une bouillie informe, auxquels s’ajoutèrent les échos de la cathédrale tout entière. Michaël retrouva la réalité, mais la panique le gagna. El cligna les yeux. Sa vision changea. El vit à présent les voûtes de la nef centrale au-dessus d’el. El aperçut aussi la silhouette du Porteur de Lumière, orange, enflammée, radiante de pouvoir. La joie et le chagrin de Michaël se mélangèrent en le voyant. A ses pieds, une vertu de génération moyenne apparut. 

— Accroche-toi petit-frère, accroche-toi.

Brenna ?

Une clameur résonna dans la nef, sur des millions de kilomètres carrés. De très grands halos mauves circulaient, dominant les milliards de peupl’ailes qui venaient honorer EL et son fils. Dans de grandes envolées lyriques, les élohim de HodArch s’indignaient de la torture d’un Fitzarch. Michaël n’était peut-être pas dans leur chorale, mais el restait un des leurs. El avait été volé par Raphaël, privé de sa juste place parmi ses frères. En soutenant l’esprit vengeur de l’archange-prince, les séraphins méprisaient le sacré de la graine du Grand Architecte, qui contrairement au Porteur de Lumière, étaient encore en vie et régnait sur les Cieux. Le dernier Primordieu ne saurait supporter qu’un de ses enfants soit ainsi malmené. Les HodArch s’assuraient de faire savoir cela. 

Brenna, déguisé, assura quant à lui son soutien à son petit frère. 

— Ennead t’a livré au monstre mais pas HodArch. HodArch est là pour toi.

— Oh Brenna, pleura Michaël. Burrhus est corrompu. C’est lui qui a trompé et condamné les gardiens de Sicad ! 

— C’est ce que j’ai lu dans ton esprit, soupira Brenna. 

Les grands yeux de l’archange étaient remplis de larmes, entre confusion et effroi.

— Nakirée ne m’a pas donné que ses yeux… Les souvenirs de l’ange-commandant… Trouve le cr…

Clac !

La lumière disparu brutalement. La clameur dans la cathédrale fit un virage aigu vers des cris d’horreur, de panique. Des rugissements retentirent, monstrueux. Michaël, aveugle et paralysé, ne put que s’enfoncer dans l’effroi. Une autre éternité commença, dans un tourbillon de tourment. 

Please Login in order to comment!